lundi 28 juin 2010

La transe des ménades


Donc, Dionysos est le dieu grec qui inspira Bacchus chez les romains. Sauf que c'est loin d'être un homme bedonnant, soulard et lubrique à souhait, loin de là ...
Le Dionysos grec est né de la princesse Sémélé et de Zeus qui entretenaient une liaison apparemment assez régulière, ce qui est rare pour Zeus qui d'habitude fait ce qu'il a à faire et retourne à ses petites affaires. Comme toujours Héra, en femme jalouse se venge et tue Sémélé par une ruse. Elle se transforme en nourrice de Sémélé et lui dit de demander à Zeus de se montrer sous sa vrai forme à elle. Héra sait très bien que sa vrai forme est la foudre, et Sémélé meurt foudroyée. Mais le foetus que porté la princesse est toujours vivant et Zeus le coud dans sa cuisse le temps nécessaire. Ainsi née Dionysos.
Alors qu'il est enfant, les Titans (qui sont contre Zeus) le séduisent avec des jouets et le capture. Il le tue, le coupe en morceaux, le bouilli et le rôti et pour finir le mange. Mais, me direz-vous, on ne peut boullir de la viande puis la rôtir ... Pertinent. Et c'est jsutement un détail important qui montre la révolte des Titans qui viole les lois des rituels habituels, d'ailleurs lors de sacrifice on est pas censé manger la viande.
Bon Dionysos est mort alors ? Eh bien non. Les Titans n'ont pas mangé son coeur et Apollon le rescussite. Il est donc passé par la mort ce qui fait de lui un deu étroitement lié à la mort et la renaissance/résurection. Il peut donc donné des réponses quant à ce qui se passe dans la mort.
Les cultes rendus à cette divinité sont particulièrement violent, et brave plusieurs interdits des rituels et est donc vu comme dangeureux car c'est une remise en cause de l'ordre. Par exemple, des animaux étaient sacrifiés (souvent des biches ou des faons) et étaient dépecés vivant puis mangé cru. L'omophagie (le fait de manger de la viande cru) était strictement interdit à l'époque et un grand respect étai voué aux animaux. Ces derniers étaient remerciés après être tué (tiens ça me rappel quelque chose ...) et chaques parties de leurs corps étaient utilisées. Dans les cas du culte à Dionysos ce n'est pas le cas et le sang coulait à flot.
Ce n'est pas le seul rituel qui est bafoué. En effet à l'époque les cultes sont le plus souvent non-mixtes alors qu'ici, les femmes et les hommes sont ensemble. Les femmes sont appelé Ménades. Elles ont les cheveux lachés ce qui est contraire aux moeurs (les femmes mariés avaient les cheveux rasés ou attachés dans une coupe compliquée), les pieds et les avant-bras nus, ce qui était indescent. D'ailleurs elles portaient de grande robes avec beaucoup de pli (ça tourne bien du coup) et avait des peaux de bêtes sur les épaules ce qui est considéré comme barbare.
Ajouté à tout cela, les hommes et les femmes buvaient du vin à outrance ce qui les "sortaient de l'humanité" qui est une notion importante chez les grecs. Ils étaient donc complètement hors d'eux. Afin d'accéder à une sorte de transe, les ménades, en plus du vin mâchaient des feuilles de lierre qui sont hallucinogènes (euhm n'essayait pas apparemment c'est pas recommandé^^).


Dans cet état de transe les ménades entament une danse codée que M.H. Delavaud-Roux, une archéologue (à Quimper d'ailleurs) a essayé de reconstituer via des représentations iconographiques et des écrits de l'époque, dont plusieurs de Platon qui était outré par ce culte. Malheureusement la musique n'a pu être retrouvé, elle serait joué par des flûtes doubles qui produisent un son très aigu.
Ces danses (qui deviendront un effet de mode en Grèce) amplifie l'effet de transe avec des mouvements brusques comme des basculements du buste ...etc. De lourdes connotations sexuelles ressortent de ces danses, et les ménades finissaient souvent nu.
La plupart des représentations de ce culte montre des ménades ainsi que des satyres (ce sont eux qui joue de la musique). Les satyres sont hybrides, ce sont des anthropomorphes avec une queue, très poilus (rupture avec la société, les grecs étaient parfaitement épilé et prenaient grand soin de leurs corps), en érection et toujours en mouvement, ils chantent, dansent, ...etc.
Les ménades portes à la main un thyrse qui est un baton avec des feuilles de vignes au bout (il sera d'ailleurs réutilisé comme lance plus tard dans un autre contexte) et il y a souvent des serpents dans leurs cheveux ou enroulés sur leurs bras. Le serpent représentant la résurection avec sa mue.
Il faut donc retenir que ce culte très en marge à l'époque était particulièrement violent et ne correspondait aucunement à la société et aux codes. Malgré cela, la danse sera reprise pour être mise en spectacle lors des banquets et sera, comme dit plus haut, un effet de mode.



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